Championnat de l'Isère de cross
Vénérieu - base de Loisirs du Lac
C'est toujours un plaisir d'arriver début janvier pour rechausser les pointes de cross!
En tant que tenant du titre et pour ma dernière année dans la catégorie senior, je sais que la horde de jeunes loups se ferait un plaisir de mettre l'ancien à terre ;-)
Sans compétition dans les jambes depuis le marathon de Francfort, il est toujours difficile d’évaluer précisément son niveau de forme. Mais l'avantage avec un gros département comme l'Isère c'est qu'en une seule course tu sais rapidement où tu en es.
Bon comme d'habitude ça part relativement vite, la temporisation n'est pas dans l'esprit de la jeunesse flamboyante, et ça tombe bien, on n'est pas là pour ça ;-) .
Nous avons 4 boucles à parcourir (1 moyenne et 3 grandes pour 8640m). Je me cale pas trop loin de la tête de course sur cette première boucle puis très vite un groupe de 5 se forme à l'avant une fois que l'allure s'est tassée un peu. Manu Sainjon et Ghislain Airiau sont les plus entreprenants, Olivier Heaslip, Sylvain Cachard et moi un peu plus suiveurs sur cette première grande boucle. Pour l'instant je n'ai aucun mal à suivre l'allure et me sens bien an jambe. Cela reste groupé pendant toute cette première grande boucle. Le parcours est relativement plat mais pas si rapide que cela avec quelques talus, de la boue, du sable et un sol qui ne rend pas très bien, un beau parcours de cross assez joueur et pas du tout monotone. A l'amorce de la 2ème grande boucle Olivier met une première accélération, puis c'est au tour de Sylvain d'en mettre une petite. Si bien que c'est Ghislain qui en fait les frais le premier. A la sortie de la zone un peu plus délicate à l'autre bout du lac, je décide aussi de durcir un peu l'allure, ce qui fait que nous nous retrouvons à 2 à l'avant avec Sylvain. Pour l'instant les jambes tournent bien même si la fin de boucle dans le sable est plus difficile pour tout le monde. A l'amorce du dernier tour, l'allure s'est emballée un peu mais reste encore supportable. Sylvain tente bien à plusieurs reprises d'accélérer mais j'arrive à rester dans sa longue foulée. Je n'arrive quant à moi pas vraiment à mettre une attaque franche et il est difficile de le sortir au train. Si bien que l'emballage approche à grand pas. Je sais l'amitié qui nous lie tous les deux et l'idée de finir ensemble me traverse rapidement la tête mais l'esprit du cross c'est cette lutte d'homme à homme dans un effort intense et le respect de la compétition c'est de jouer jusqu'au bout, parce que c'est plaisant, grisant et que l'on aime cela. Je sais que Sylvain est dans le même état d'esprit (et comme il le dira à l'arrivée je préfère terminer deuxième en ayant tout donné plutôt que de choisir la facilité de l'emporter main dans la main). Bref d'un autre côté ça va vite et il faut aussi penser à comment manœuvrer pour tenter de l'emporter. Je sais qu'à 400 ou 500m de l'arrivée il y a une épingle à 180° et que ce sera une belle opportunité d'attaquer. Malheureusement je manœuvre mal le virage et ressort trop loin pour porter l'estocade. D'autant que jusqu'à 150m de la ligne il y a encore une zone de sable très mou à traverser et qu'il est difficile d’aller vite à cet endroit. Je sais aussi que la vitesse n'est pas le point le plus fort de mon compère, je décide donc d'attendre le sprint final. A la sortie de zone sablonneuse, je lance les hostilités, Sylvain capitule, c'est gagné....
Une course comme on les aime tous quand on est compétiteur, du suspense, de la stratégie, des coups de boutoir, de la vitesse, de la lutte, du fair-paly.... c'est vraiment bon le cross ;-)
L'article du Dauphiné Libéré: