Trail Drôme

16/04/2019

Depuis l'annonce de la course de sélection pour le championnat du Monde 2019 au Trail Drôme sur un format de 42km pour 2200m+/-, tout le petit monde du Trail se dit que cela peut augurer une belle affiche sportive. En effet c'est un format qui permet de regrouper une grande partie des différents profils de coureurs.
Au fil des semaines c'est ce qui se confirme. Alors en tant qu'amoureux de la compétition sportive, je ne me voyais pas ne pas être de cette belle bagarre.
C'est dans cet état d'esprit que j'arrive à Buis, avec l'envie de me mêler à cette joute sportive de haut-niveau et faire une course pleine.

7h15 : la meute est lancée sur ce parcours en forme de 8 avec une première boucle d'environ 20km et une deuxième un peu plus longue.

Le départ est assez roulant malgré le premier col à gravir, et cela part relativement tranquillement. Ma stratégie est malgré tout de faire cette première boucle sur un tempo relativement élevé pour commencer à mettre en difficulté les moins rapides et entamer les plus endurants ! J'affectionne ces courses à l'offensive et c'est la stratégie qui me parait la plus adequat. Du coup après une petite vingtaine de minutes de balade, je trouve un allié de circonstance en la personne de Thibaut Baronian pour durcir un peu l'allure. La meute derrière nous laisse un petit ticket de sortie, on relance un peu l'allure à chaque fois que c'est possible dans cette ascension très irrégulière. 

Nous creusons un petit écart, il est toujours difficile de l'évaluer précisément mais en tout cas cela permet à la fois d'étirer le peloton et de basculer dans la descente légèrement en tête. Thibaut embraye. Pour ma part je ne souhaite pas laisser trop de plumes dans cette descente, j'essaie donc de descendre relâché tout en gardant une allure bien raisonnable. Thibaut creuse l'écart et en bas de la descente il n'y a que Thomas Cardin qui m'a rejoint et qui me dit qu'il y a un bon groupe assez proche.  


Changement de flasks express avec Mathieu à Buis pour faire le plein de boisson d'effort Ergysport et c'est reparti pour la deuxième boucle avec une belle ascension de 800m+ d'entrée de jeu. Je sais que là ça va commencer à s'éparpiller de partout. Je fais le pied assez fort pour rentrer sur Thibaut, puis temporise un peu dans sa foulée. Mais je sens vite que j'ai les jambes pour en remettre une petite couche. Thibaut lâche rapidement, je me retrouve donc seul en tête. Je monte bon train mais me dit aussi que c'est encore très long et qu'il ne faut pas en rajouter. D'autant qu'il est très difficile de savoir où sont vraiment les autres. J'arrive sur le plateau encore assez bien, avec cette fois non pas un état d'esprit d'attaquant mais de gestion. C'est surement là que je fais la plus grosse erreur tactique. Mais le fait de ne pas avoir fait de si longues distances depuis un bon moment ne me permet pas d'avoir une confiance qui me permet de garder le cap de l'offensive alors que c'est une partie qui m'est favorable.

La première partie de descente se passe plutôt bien, les 2-3 coups de culs ne me font pas encore trop « mal à la gueule » même si la technicité du terrain me frustre un peu de ne pas pouvoir aller plus vite malgré le fait d'être toujours un peu sur la défensive.
Je remplis rapidement ma flask au 3ème ravito, on m'annonce que Nico n'est pas très loin mais rien de bien précis. La fin de la descente est bien roulante, ça va encore relativement vite mais pas trop non plus car il reste encore 2 belles bosses avant l'arrivée et je me dis qu'il faut assurer un minimum pour ne pas « pêter ». Je fais encore une remontée du ravin pas trop « dégueulasse », toujours un peu à l'aveugle et c'est assez déstabilisant. Mais arrivé sur la crête on m'annonce Nico à 20 secondes. Dans la descente très rapide qui suit, je vois débouler un mort de faim ! Il reste la dernière bosse de la via ferrata, mes proches m'encouragent au max mais pour avoir reconnu le parcours je sais que ce n'est pas la partie que je préfère qui arrive : une bosse qui se court difficilement de par la pente et surtout sa technicité. Je n'ai pas la gnaque, ni les jambes pour suivre Nico qui s'envole vers la victoire. 

Je garde un petit espoir avec la petite remontée qui doit suivre la descente mais quand je vois que le parcours part finalement à gauche pour descendre directement au village, je sais que c'est terminé, je termine 2ème en 3h21'11'' derrière un grand Nicolas Martin et devant un éternel Ludovic Pommeret. Romain Maillard et Manu Meyssat complèteront le top 5 d'un classement de haut-niveau.

Une course qui me donne de grosses satisfactions et bons repères pour la suite malgré le fait d'avoir laissé échapper la victoire dans le final. Mais pour hausser encore son niveau il va falloir aussi prendre exemple sur l'ami Nico et son mental de « lâche rien » car c'est peut-être ce qui m'a manqué aujourd'hui. En tout cas garder jusqu'au bout cet état d'esprit offensif que j'ai eu sur la première partie plutôt que d'être sur la défensive comme dans le final !

Le classement complet

Crédits Photos: Regis Delpeuch, Francis Rey, Cyril Crespeau, Trail Drôme